Abstract |
{p=Le Canada est à l’avant-garde de la pensée contemporaine sur les enjeux complexes et particuliers de l’éthique en santé publique. Cependant, une attention démesurée aux problèmes urgents de la préparation antipandémique et une analyse bioéthique ancrée dans les traditions d’autonomie et de droits individuels dans les soins de santé et la recherche en santé ne constituent pas des bases assez solides pour une éthique de la santé publique axée sur les populations, les communautés et le bien commun. Nous présentons ici certains problèmes qu’il peut y avoir à étudier l’éthique des interventions en cas de pandémie en la séparant de l’éthique en santé publique; nous cernons les lacunes du cadre éthique individualiste dominant; et nous résumons les travaux naissants sur les concepts d’autonomie relationnelle, de justice sociale relationnelle et de solidarité relationnelle qui peuvent étayer une nouvelle vision d’avenir pour l’éthique en santé publique. Il y a encore beaucoup de travail à faire pour peaufiner ces principes, mais ils peuvent déjà contribuer à revaloriser et à remettre au centre de nos préoccupations le bien commun et collectif fragilisé durant les pandémies et autres situations d’urgence. À tout le moins, ces principes nécessitent un processus décisionnel vraiment transparent, équitable et inclusif, un processus sensible et réceptif aux rouages des inégalités systémiques, et qui reconnaisse publiquement qu’au début de chaque crise il existe déjà des inégalités à divers degrés. Les politiques publiques élaborées en réponse aux crises doivent se garder de creuser ces inégalités., h1=Résumé} |